L’OMS définit les mutilations sexuelles comme étant « toutes les interventions incluant
l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre
lésion des organes génitaux féminins qui sont pratiquées pour des raisons non
médicales »
Les mutilations sexuelles sont un fléau encore trop répandu actuellement. De
nombreuses jeunes filles sont encore victimes de ces pratiques reposant sur des
méconnaissances du corps féminin et sur de fausses croyances.
Les femmes paient un énorme prix de ces pratiques : d’autres personnes qu’elles-mêmes s’abrogent le droit de définir à quoi ressemblera leur zone intime. Au-delà de la
souffrance, des difficultés de cicatrisation et des risques d’infection, ces mutilations
ont des conséquences à bien plus long terme.
A Parcours d’Exil, nous recevons de nombreuses patientes ayant été victimes de
mutilations sexuelles et celles-ci représentent une de leurs nombreuses couches
traumatiques, voire la première en fonction de l’âge auquel elles les ont subies.
Certaines patientes revoient encore le visage de leurs agresseur.e.s et revivent les
douleurs de cette atteinte dans leur chair.
En tant qu’ostéopathe, je les accompagne entre autres dans les conséquences
somatiques que ces mutilations entrainent : problèmes urinaires, douleurs de cicatrice,
douleurs du bassin et des lombaires, douleurs du pubis… Mon rôle est aussi de les aider
à se réapproprier cette zone qui leur a été enlevée en leur donnant les informations
nécessaires #GAMS et en les orientant vers des structures spécialisées comme l’unité
du CHI André Grégoire à Montreuil.
Ces pratiques sont exercées toujours en silence et laissent les femmes dans un état de
flou corporel et de méconnaissance de leur propre corps. Plus que jamais, il est
important de sensibiliser sur les mutilations sexuelles, de faire de la prévention autour
des risques d’actes lors de retour au pays et surtout de bien accompagner les femmes
ayant déjà été mutilées.
Agathe Mercier – Ostéopathe